Histoire de la Passion
« Les passions abaissent, la passion élève ».
(Pensées choisies, Mihaïl Eminescu)
Bach a composé cinq Passions dont seulement celle de Saint Jean et celle de Saint Matthieu sont parvenues jusqu’à nous. Le cortège d’Orphée fait subir le contraire d’un supplice à la Passion selon Saint Jean.
Dépouillant l’oeuvre de son lyrisme, proche de l’opéra, il met le texte, l’histoire, en évidence.
Le mélomane moderne perd la dramaturgie en se fixant sur la musique.
Bien sûr, celle-ci est sublime et pourrait transporter le plus obtus aux cieux.
Elle est toujours présente mais se contente de créer une atmosphère.
En revanche, découvrir le texte, le texte au premier plan, nul n’y songeait jusqu’à cette compagnie inspirée.
On nous propose une lecture radicalement neuve de l’oeuvre.
Ainsi découvrons-nous des apôtres qui se questionnent.
Doutent-ils ? Méritent-ils la confiance de Jésus ? Peut-on accepter la torture quand l’équilibre d’un monde est en danger ? Ce questionnement nous touche et nous donne à réfléchir.
Jésus, lui n’a qu’à être. Un corps qui s’exprime quand tout a été dit.
C’est le danseur et chorégraphe Camille Ollagnier qui tient ce rôle.
Le cinéma italien, Pasolini en tête, dépoussiérait l’histoire sainte de façon audacieuse, parfois scandaleuse, toujours iconoclaste.
Ce soir, le traitement qu’on lui fait subir allie l’intelligence à la beauté.
Une soirée d’une si grande originalité ne peut que combler les plus curieux et donner envie d’écouter l’oeuvre originale d’une oreille avertie.
Danse et mise en espace
Camille Ollagnier
Avec
Vincent Nommay
Anthony Lo Papa
Boris Prudham
